stationnement double file

Stationner en double file : une « solution rapide » devenue un problème chronique

Dans les grandes villes françaises, le stationnement en double file est devenu un spectacle quotidien. Devant les boulangeries, les écoles, les bureaux de poste ou les commerces de proximité, les véhicules à l’arrêt gênent la circulation, bloquent les voies de bus et créent parfois des tensions.

Se garer en double file

Mais cette pratique, bien que répréhensible, reste largement tolérée. Pourquoi cette ambivalence ? Est-ce une nécessité logistique ou une incivilité chronique que les municipalités doivent sanctionner plus fermement ?

Actualité : vers un durcissement dans les métropoles ?

En mai 2025, la ville de Lyon a annoncé un renforcement de la verbalisation des stationnements gênants, en particulier en double file, avec l’appui de caméras embarquées dans les véhicules de la police municipale. D’autres villes comme Paris, Marseille ou Toulouse suivent la même tendance.

Objectif : fluidifier la circulation et répondre aux plaintes croissantes des usagers réguliers (bus, taxis, cyclistes, riverains).

Pourquoi le stationnement en double file persiste-t-il ?

Malgré son interdiction, cette pratique perdure pour plusieurs raisons :

  • Manque de stationnements de courte durée, notamment près des commerces.
  • Absence de livraisons bien encadrées, surtout dans les quartiers commerçants.
  • Comportements individualistes : « c’est juste pour deux minutes ».
  • Tolérance tacite des autorités, surtout aux heures de pointe ou devant les écoles.
  • Manque de moyens de contrôle, surtout dans les villes de taille moyenne.

Quelles conséquences pour la circulation en centre-ville ?

Le stationnement en double file n’est pas anodin. Il entraîne :

  • Ralentissements et bouchons, notamment aux heures de pointe.
  • Mise en danger des cyclistes obligés de dévier leur trajectoire.
  • Retards pour les transports en commun (bus, trams).
  • Hausse du stress pour les autres conducteurs, qui doivent contourner.
  • Diminution de la qualité de vie urbaine par la multiplication des incivilités.

Comment les municipalités réagissent-elles ?

Les stratégies varient selon les villes, mais plusieurs tendances se dessinent :

  • Verbalisation renforcée avec amendes forfaitaires (135 € en cas de gêne à la circulation).
  • Caméras embarquées pour automatiser les constats d’infraction.
  • Création de zones de livraison et de stationnement minute.
  • Sensibilisation des usagers à travers des campagnes de prévention.
  • Mise en place de solutions alternatives : parkings relais, bornes de livraison à horaires décalés.

Faut-il plus de répression ou une meilleure organisation ?

Le débat est vif. D’un côté, les défenseurs d’une ville fluide et apaisée appellent à une tolérance zéro. De l’autre, les commerçants et artisans plaident pour une logistique plus souple, surtout dans les zones denses.

Quelques pistes de compromis évoquées :

  • Création de « créneaux tolérés » pour les professionnels.
  • Application du forfait post-stationnement plus souple dans certains quartiers.
  • Applications de guidage vers les stationnements disponibles en temps réel.

Stationnement en double file : quelles alternatives pour les usagers ?

Pour limiter cette pratique sans sanctions excessives, les villes doivent aussi proposer :

  • Des parkings minute gratuits bien signalés.
  • Des zones de livraison plus nombreuses et mieux régulées.
  • Une politique de mobilité globale (mobilité douce, transport public, covoiturage).
  • Des solutions connectées : capteurs, applis de disponibilité, guidage.

Conclusion : vers une ville plus responsable et partagée

Le stationnement en double file cristallise les tensions entre besoins pratiques et règles communes. Pour sortir du flou entre tolérance et répression, il est temps de repenser les usages urbains avec des solutions hybrides, responsables et modernisées.

Cela passe autant par la pédagogie que par des moyens de contrôle adaptés, dans un esprit de cohabitation équitable entre piétons, cyclistes, automobilistes et professionnels de la ville.